Né en 1935 à Kébémer, au Sénégal, Cheikh Tidiane Aw a marqué de son empreinte le paysage culturel cinéma et audiovisuel sénégalais. Disparu le 30 mai 2009 à Saint-Cloud, en France, cet homme aux multiples talents a consacré sa vie à l’exploration de l’art cinématographique et à la valorisation des réalités socioculturelles de son pays.
Issu d’une grande fratrie toucouleure, Tidiane Aw a grandi dans un Sénégal en pleine mutation. Après des études secondaires au lycée Faidherbe de Dakar, il a servi sous les drapeaux en France avant de partir en Allemagne pour approfondir ses connaissances en photographie. Élève à l’Institut de cinématographie de Hambourg, il a parachevé sa formation à Paris, à l’Office de coopération radiophonique (OCORA). Ces expériences internationales ont façonné son regard artistique et nourri son ambition de contribuer à l’éclosion du cinéma africain.
Cheikh Tidiane Aw fait partie des figures fondatrices de la télévision sénégalaise. Sous la direction de Mamadou Dia, président du Conseil de gouvernement sénégalais, il a œuvré dans le domaine de la télévision éducative, une initiative novatrice pour l’époque. Il a également laissé sa marque au ministère de la Culture, où il a mis son talent au service de la production cinématographique.
Parmi ses œuvres emblématiques, on retrouve Pour ceux qui savent (1971), une satire qui critique le maraboutage, Le Bracelet de bronze (1973), un drame poignant teinté d’influences hollywoodiennes, et Le Certificat (1981), une comédie sociale explorant les enjeux de l’éducation et des traditions. Son documentaire Réalités (1969) offre un regard ethnographique sur les rituels thérapeutiques lébou, tandis que Soins de santé primaires (1983) témoigne de son engagement pour des sujets de société.
Homme aux multiples casquettes, il fut aussi exploitant de cinéma, dirigeant le « Christa, » une salle de 800 places à Dakar, qui a contribué à démocratiser l’accès au septième art.
Cheikh Tidiane Aw, décédé à l’âge de 74 ans, reste une figure majeure du cinéma sénégalais. Son œuvre, à la croisée de l’engagement social et de l’innovation artistique, continue d’inspirer une nouvelle génération de cinéastes africains.
Cinema Sénégalais SI KANAM
