Valdiodio N’diaye

Maître Valdiodio N’diaye (ou Waldiodio Ndiaye), né le  à Rufisque et mort le  à Dakar, est un avocat et homme politique sénégalais, plusieurs fois ministre, également maire de Kaolack.

Il se distingue aux yeux des Africains en affrontant le général de Gaulle en 1958. Puis son destin bascule pendant la crise politique de décembre 1962 lorsque, sous la présidence de Léopold Sédar Senghor, il est accusé de « tentative de coup d’État », aux côtés de Mamadou Dia.

Biographie

Valdiodio Ndiaye est né le  à Rufisque. Il est le fils de Linguère Adiaratou Sira M’Bodj, issue des sérères Guelwar du Sine-Saloum et de Samba-Langar N’Diaye, prince du Royaume du Saloum. Il passe son enfance à Kaolack où il est inscrit à l’école primaire puis il fait ses études secondaires au Lycée Faidherbe de Saint-Louis. Dès sa naissance, grâce à la loi des Quatre Communes, il est citoyen français. Il n’obtient pas de sursis pour son service militaire et doit passer son Baccalauréat en candidat libre ; il sort major des épreuves. Dans sa promotion, on compte de grandes figures de l’histoire du Sénégal tel que Cheikh Anta Diop ou encore Birago Diop.

En 1947, il obtient une bourse pour des études dentaires, mais afin de suivre ses propres aspirations, il s’inscrit en Droit et en Philosophie à l’Université de Montpellier. En janvier 1951 il soutient une thèse intitulée La notion de citoyenneté dans l’Union française qui lui vaut la mention très bien avec les éloges du jury et devient Docteur en Droit. Malgré les recommandations de ses professeurs, il n’obtient pas de bourse pour s’inscrire au concours de l’Agrégation. Il revient donc au Sénégal et épouse Claire Onrozat, rencontrée à l’Université de Montpellier, avec qui il aura quatre enfants.

Carrière politique

Il s’installe à Kaolack comme avocat en 1951 puis il est élu Conseiller Territorial en 1952 (mandat reconduit en 1957). Sur le plan politique, il occupe d’importantes fonctions au Bloc démocratique sénégalais (BDS) et à l’Union progressiste sénégalaise (UPS). En 1957, avec la Loi Cadre, il devient Ministre de l’Intérieur du premier gouvernement du Sénégal (non-indépendant). Il assume, de septembre 1958 à mai 1959, cumulativement les fonctions de Ministre de l’Intérieur, Ministre de l’Éducation nationale ainsi que l’intérim de la Présidence du Conseil.

Le , il prononce un discours mémorable adressé au général de Gaulle à la veille du référendum du 28 septembre 1958. Il prononce notamment cette phrase, promue au rang de slogan : « Nous disons indépendance, unité africaine et confédération ». Lors de son discours, il exprime l’aspiration de nombreux peuples d’Afrique : « (…) Il ne peut y avoir aucune hésitation, la politique du Sénégal, clairement définie, s’est fixé trois objectifs qui sont dans l’ordre où elle veut les atteindre : l’indépendance, l’unité africaine et la confédération (…) Les avant-projets constitutionnels ne nous laissent pas sans inquiétude (…) Demain, tous les « oui » ne comporteront pas une renonciation délibérée à l’indépendance et tous les « non » ne traduiront pas une volonté de rupture complète. Il y a là une possibilité de malentendu, aussi grave dans l’un ou l’autre cas. Le Gouvernement du Sénégal ne se prononcera que lorsqu’il aura connaissance du texte définitif ». Son discours est suivi immédiatement d’une allocution du général dans laquelle il répond notamment : « S’ils veulent l’indépendance, qu’ils la prennent ».

Le  il est élu Maire de Kaolack. Il se passionne pour la Fédération des Villes Jumelées qu’il préside ; Kaolack est alors jumelée avec Narbonne (France), Aoste (Italie), Gelsenkirchen (Allemagne), Haïfa (Israël) et Le Locle (Suisse). Grâce à ces échanges, il construit des infrastructures importantes (routes, bâtiments administratifs, éclairage). Il est l’un des architectes de la réforme administrative qui supprime les pouvoirs féodaux (lui qui était pourtant issu du milieu princier traditionnel).

Le , il lui reviendra l’honneur de débaptiser la place Protet pour en faire la place de l’Indépendance. Il est nommé ministre des Finances en novembre 1962, un mois avant la crise politique de décembre 1962.

wikipedia

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