Descendant direct de Bakhaw Diop, frère consanguin de Dial Diop, premier Serigne Ndakarou, El H. Moustapha Diop est né à Dakar en 1867 ; il est décédé en 1942 à l’âge de 75 ans et repose au cimetière dit des abattoirs de Soumbedioune.
Son père Abdoulaye Diop Katy Diagne, fils de Macoura, fils de Bakhaw, fils de Massamba Koki, avait fait le serment que tous ses enfants se consacreraient aux études islamiques ; serment qu’il respecta, car il était suffisamment riche en terre, en troupeau et en champ cultivés pour cela. Ainsi donc, Moutoufa, au même titre que tous ses frères, fit ses études en droit islamique, théologie musulmane et littérature arabe aux divers centres religieux du Sénégal, entre autres à Diamal dans le Saloum. Il eut le privilège, au même titre que les savants Thierno Seydou Nourou Tall et le Cadi Chams Eddine Diagne de bénéficier des enseignements du Maître Seydi Hadji Malick Sy qui l’impliqua fortement, par la suite, dans ses travaux intellectuels. Le Maître Seydi Hadji Malick lui a aussi remis une Ijaza (certification).
Au retour de son long périple académique, en 1900, il s’installa définitivement à son pénc de Kaye Findiw et se lança dans le commerce. En 1907, il entreprit son premier voyage à la Mecque. Un voyage plein d’expériences qui dura douze mois et à l’occasion duquel, il eut contact avec des citoyens de différentes nations et reçut la reconnaissance des autorités Saoudiennes pour avoir secouru et sauvé un pèlerin saoudien tombé, semble-t-il, dans le puits de zam-zam et à deux pas de la mort. Il fit à l’occasion preuve d’une piété rare en déclinant la récompense financière que le roi lui destinait, demandant seulement, en récompense, de meilleures conditions d’hébergements pour les pèlerins de sa contrée ; ce que le nommé Abdou Wahib Bourhan s’engagea à réaliser.
A la création du tribunal musulman de Rufisque en 1914, il fut nommé greffier, à la suite d’un concours. Après six voyages à la Mecque, il devint successivement Imam adjoint de 1914 à 1929, puis Imam Ratib jusqu’à son décès.
Homme éclairé, pondéré, il reçu plusieurs décorations dont celui de Chevalier de l’ordre du mérite noire du Benin et Chevalier de la légion d’honneur. Il a occupé les fonctions de président de l’Association de pèlerins du Sénégal et Cadi et Tafsir auprès des tribunaux de l’AOF.
Pour rappel, l’Imam Ratib dirige les prières à la grande mosquée de Dakar et délivre les sermons, le Khali ou Cadi étant le juge selon la loi islamique. Ces deux fonctions sont très souvent cumulées. Une rue de Dakar plateau, porte le nom de Imam Moustapha Diop.
Par Alphahim Mayoro




