El Hadji Medoune Cisse, arrivé en Côte d’Ivoire en 1904 comme ouvrier, Il a séjourné à Bassam avant de s’établir à Abidjan. Il a participé à la construction de la première grande Mosquée d’Abidjan. C’est d’ailleurs la communauté islamique de la ville de Treichville qui reconnait officiellement qu’en 1917, El Hadji Medoune CISSE lui a cédé le terrain de la Grande Mosquée pris sur son patrimoine personnel et atteste qu’il est le fondateur de cette mosquée et que convaincu qu’une mosquée est une œuvre collective, il y associa les Imams, Amadou Bouya GUEYE avec qui il était à Ndiarndé chez le Maître Seydi Hadji Malick Sy, Thierno Souley Sall et Alpha Boubacar CISSE.
Pour la petite histoire Amadou Bouya Gueye est aussi un disciple du Maître Seydi Hadji Malick, il faisait partie des meilleurs amis de Houphouet Boigny, il fût l’Imam de la grande mosquée de Treichville jusqu’en 1983, avant d’être remplacé par Serigne Mokhtar Guèye.
El Hadji Amadou Bouya Guèye est aussi le grand père du plus jeune ministre de la Côte d’Ivoire, précédemment ministre du budget et aujourd’hui secrétaire général du gouvernement Ivoirien Mr Abdourakhmane Cissé qui fait aussi partie des 100 personnes les plus influentes d’Afrique.
Puis encore, Serigne Medoune Cissé a construit une villa qu’il a mise à la disposition des sherifs séjournant à Abidjan. Ce faisant, il encourageait leur venue et participa de fait à la diffusion de l’Islam et de la Tidjaniyya en Cote d’Ivoire. Avant d’aller en côte d’Ivoire au début des années 1900, El Hadji Medoune Cissé a subi une formation rigoureuse à Ndiarndé auprès du Maître Seydi Hadji Malick Sy, jusqu’à maitriser l’ensemble des sciences Islamiques.
El Hadj Médoune Cissé, a activement participé à la « construction » de la ville d’Abidjan et du pays d’ailleurs. Arrivé sur place comme Maître Maçon, à l’initiative du colon français, il réussit, à force de travail et d’abnégation, à monter sa propre entreprise de construction, seule entreprise africaine à l’époque à concurrencer les entreprises françaises. D’ailleurs, c’est cette même entreprise (sobrement appelée Entreprise Médoune Cissé) qui aura en charge la construction des gares et ouvrages (ponts et autres) des 600 premiers kilomètres du chemin de fer Abidjan – Niger.
Parallèlement à cela, il a travaillé à l’expansion de l’Islam en Côte d’Ivoire, en tant que « missionnaire » envoyé par le Maître Seydi Hadji Malick Sy, et participera à la construction de nombreuses mosquées à travers le pays (Côte d’Ivoire), au gré des chantiers qu’il y avait.
En Côte d’Ivoire la Tijâniyya s’est surtout implantée dans le vieux quartier commerçant de Treichville grâce à l’action de El Hadji Medoune Cissé, où se concentre une majorité d’étrangers issus des pays voisins du
nord, établis là souvent depuis plusieurs générations. Dans une correspondance entre deux dignitaires tjiânes du quartier, il était mentionné qu’il y aurait plus de 80% de Tijanes à Treichville. D’ailleurs la première Dahira de Côte d’Ivoire fondé en 1947 par de jeunes Tijanes Senegalais est la Dahiratul Kiram du Maître Serigne Babacar Sy comme le confirme le chercheur Marie Miran dans son ouvrage « La Tijanniya à Abidjan, entre désuétude et renaissance ? »
El Hadji Medoune Cissé contribuera également au développement de la communauté sénégalaise, fortement implantée dans le quartier de Treichville (qu’on pourrait aussi bien appeler Little Sénégal), grâce notamment à un dispositif d’accueil qu’il avait mis en place et qui permettait à tout Sénégalais arrivant à Abidjan de séjourner, entre 3 et 6 mois (sans frais), dans la maison familiale – la Grande Cour – le temps de pouvoir se lancer dans l’arène.
Pour la petite histoire, la maison familiale de El Hadji Medoune Cissé était initialement localisée à Cocody. Mais, le colon français ne supportant pas les appels à la prière à l’heure de la sieste, il choisi de déménager à Treichville, plus populaire mais où on pouvait construire une mosquée (ce qu’il fit) pour y prier tranquillement.
La Grande Cour existe encore aujourd’hui avec toujours, des chambres d’accueil et les repas préparés pour les hôtes de passage.
Après le rappel à Dieu de El Hadji Medoune Cissé, un miracle extraordinaire s’est produit 10 ans après son corps est resté intact alors même qu’un corps normal commence à se décomposer après 3 jours. Le corps de El Hadji Medoune Cissé était intacte lorsqu’on a voulu le déplacer du cimetière du Biafra à Koumassi, cette situation ne s’est produite que deux fois dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. La deuxième fois il s’agissait d’un saint homme notammment le père de l’actuel Khalife général des Tijanes de Côte d’Ivoire Serigne Moustapha Sonta qui aurait dit à son fils en songe de l’exhumer, car il avait été enterré entre deux hypocrites. Le fils se serait rapproché des imams qui lui auraient dit d’exhumer son père. Et on aurait retrouvé le corps intact. Pour rappel l’église orthodoxe se référait au même principe pour canoniser les prétendants à la sainteté.
Makhéte Cissé, fils aîné d’El Hadj Médoune Cissé, né en 1907 à Abidjan, ira à l’école avec Félix Houphouët-Boigny et renoncera à son rêve de devenir médecin africain pour reprendre la gestion de l’entreprise paternelle. C’est lui qui construira, entre autres, l’hôpital de Gagnoa en 1951, la fondation Makhete Cissé est très dynamique sur le plan du social. La petite fille de Makhete Cissé est Gnagna Mariann KONATE, Serial Entrepreneure, Blogueuse, Fondatrice de MK Business Coaching et 10.000 codeurs est une actrice clé de l’écosystème numérique en Afrique. El Hadji Medoune Cissé est aussi le grand père du célèbre styliste Ivoirien Cissé saint Moïse.
Crédit Photo📸: Makhete Cissé fils de El Hadji Medoune Cissé
Par Alphahim Mayoro




