Origine Comme pour beaucoup de peuples, l’histoire ancienne des Lébous a été un sujet de débat entre historiens. Pour certains, dont le professeur Cheikh Anta Diop, ils ont commencé leur migration de l’Égypte ancienne, il y a plus de 7000 ans, comme leurs cousins ou ancêtres Sérères ; par vagues successives, après un long voyage à travers le nord du continent africain, ils se sont installés sur la côte atlantique, dans la région du Cayor. Mais cette théorie a été rejetée par de nombreux historiens.
Avant l’arrivée des Lébous dans la presqu’ile du Cap-Vert en 1430, cette région a connu plusieurs migrations successives, la dernière est celle des Socé. Le royaume Socé s’étendait jusqu’au-delà de la Petite Côte.
Arrivés par vagues de migrations aux XVe et XVIe siècles en provenance de l’Empire du Djolof en train de se disloquer en plusieurs royaumes (Cayor, Baol, Walo…), les Lébous s’installèrent d’abord à des endroits distants des zones occupées par les Socé, puis un peu partout dans la presqu’île du Cap Vert. La guerre qui s’en est suivie a été sanglante et a conduit à la fuite des Socé vers la région qui constitue actuellement la Gambie.
Organisation sociale Avant l’infiltration islamique, les Wolofs accordaient une place prévalente à la lignée utérine (Xeet ou meen). C’est sous l’influence de la religion musulmane que la lignée paternelle (geeno) a pris une nette prépondérance. Ainsi, le système de succession et d’héritage qui, originellement se réalisait par voie utérine, a commencé à se faire à ce moment par un mode de transmission patrilinéaire, conformément au droit musulman. Néanmoins, le mode de filiation reste quelque peu bilatéral, la prépondérance de la lignée maternelle pouvant demeurer sur des questions non codifiées par le droit islamique. Dans tous les cas, il reste que les Lébous ont toujours accordé et accorde encore une très grande importance aux liens de sang qui déterminent leur rang et leur fonction sociale.




