Doyen Alla KANE, de Maggu PASTEF.

Il a un parcours politique et un itinéraire professionnel très inspirants qui rappellent un peu celui du Président Ousmane SONKO. Qu’Allah le préserve et le garde longtemps encore parmi nous. Amine !

《Sénégalaises, Sénégalais, chers compatriotes,
Suite à la publication des résultats définitifs par le Conseil Constitutionnel, je tenais de nouveau à remercier le peuple dans son entièreté, d’ici et de la Diaspora.
Vous trouverez dans les lignes qui suivent ma biographie ainsi que la présentation de mon parcours politique de 1957 à aujourd’hui.

(I) Biographie du Doyen Alla Kane

Je m’appelle Alla KANE, je suis né le 21 Décembre 1936 à GATE, village situé au Sud Ouest du département de Bambey dans la région de Diourbel. Donc baol baol de souche et fils de paysans.

Né de parents paysans, ma conviction est que je suis et reste un fils du peuple quand on sait qu’en 1936, les paysans devaient constituer plus de 90% de la population de notre pays.
A cette condition de fils du peuple venait s’ajouter mon statut de sujet français jusqu’en 1946, date d’intervention de la loi Lamine GUEYE du 7 Mai 1946 accordant la citoyenneté à tous les hommes et à toutes les femmes de la République Française. Avant cette date, la région de Diourbel était comprise dans l’espace dit des pays de protectorat.
Mon père me fit entrer à l’école française, Ecole Régionale de Diourbel en Octobre 1944.

C’était une main divine qui me faisait entrer dans le « secret des Dieux » en me plaçant sur le chemin qui allait me mener au banquet de nos maîtres français par la compréhension de leur langue, le français et la maitrise de la science des chiffres par le biais de l’arithmétique et des mathématiques. Ce chemin allait me mener à la compréhension de la réalité de la domination de mon peuple et à l’ouverture aux enjeux du monde et des voies de libération des peuples de l’oppression et de l’exploitation étrangères. A la fin du cycle primaire, je passais au cycle secondaire suite à mon admission au Collège Moderne de Thiès.

Mes études secondaires d’une durée de quatre années furent couronnées par l’obtention du Brevet élémentaire du premier cycle (BEPC) et l’admission à l’Ecole des Travaux Publics de Bamako en 1954.
A cause d’une maladie qui s’est prolongée tard après l’ouverture de l’année scolaire 1954/1955, je n’ai pu rejoindre l’Ecole des Travaux Publics de Bamako. Ce fut la cause réelle de mon orientation vers l’éducation qui s’est traduite par mon recrutement comme Enseignant à partir de 1955. Mes différents postes d’affectation furent Goudiry, Saraya, et Kidira dans la région orientale (Tambacounda) et Diourbel (région du centre).

Mon entrée en fonction a correspondu à une période d’accélération de l’histoire, celle de l’engagement de la lutte par les pays colonisés pour le recouvrement de leur indépendance.
En Asie, c’est la défaite de l’Armée française à Dien Ben Phu au Vietnam en 1954 et la conférence de Bandoeng en avril 1955.
En Afrique, le soulèvement armé du peuple algérien déclenché le 1er Novembre 1954, le maquis à partir de 1955 de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), les batailles du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) né à Bamako depuis 1946.

Mes premières activités militantes furent d’abord syndicales. J’adhérai au Syndicat Unique de l’Enseignement Laïc (SUEL) qui était dirigé par feu Souleymane NDIAYE. En service à Diourbel, j’en étais le Responsable Régional. Ce qui me valut mon élection à la Commission Administrative (CA).

Fils de paysans, fils du peuple, dans un pays sous domination coloniale, mon adhésion fut immédiate quand j’eus la chance d’avoir entre mes mains le Manifeste du Parti Africain de l’Indépendance (PAI).

C’était au mois d’Octobre 1957. Ma place ne pouvait être ailleurs. Mon camp ne pouvait être que celui de ceux qui s’étaient engagés dans la lutte pour l’indépendance de notre pays, notre cher Sénégal.

Le premier chapitre du Manifeste proclamait : « A l’heure historique de Bandoeng et de la désintégration du système colonial de l’impérialisme, à l’heure où la confusion politique submerge l’Afrique noire sous domination française, notre devoir d’Africains nous oblige à porter devant les masses de notre pays le problème de l’indépendance nationale et de la transformation socialiste de notre économie ». Et il concluait avec cet appel « Que toute l’Afrique se lève et marche vers l’indépendance et le socialisme ! ».

L’adhésion à ce Manifeste fit de moi un militant du PAI engagé dans la lutte pour l’indépendance nationale. Ce fut le début de mon parcours politique qui est l’objet du paragraphe suivant. Ce fut aussi un contrat passé avec mon peuple avec la promesse d’être présent à tous les combats sur tous les terrains tendant à sa libération effective. Fils du peuple, je le suis et entends le rester jusqu’à la fin de mes jours. Ce qui explique ma présence sur le terrain de l’action révolutionnaire malgré mon âge avancé ! Agir autrement traduirait une trahison de mon peuple, ce que je ne ferai jamais tant qu’il me restera un souffle de vie.

Au delà de mon engagement politique et de ma profession d’Enseignant, j’ai également mené une carrière au sein de la Haute Administration Sénégalaise en tant qu’Inspecteur des Impôts et Domaines après une admission et une formation à l’ENAM (École Nationale d’Administration et de la Magistrature), actuelle ENA. Mon dernier poste au sein de l’Administration fut « Chef du bureau des Affaires Domaniales » au Service régional des domaines de Kaolack.

(II) Parcours politique du Doyen Alla Kane

Mon parcours politique a commencé en 1957 suite à mon adhésion au Parti Africain de l’Indépendance (PAI), premier parti politique à avoir posé le mot d’ordre d’indépendance immédiate en Afrique de l’Ouest.

Suite à sa création, il fallait penser à son implantation, à sa massification, à la formation de ses militants et, à sa structuration à travers tout le pays.
La responsabilité historique de l’accomplissement de toutes ces tâches m’incombait au Baol.

Je fus le premier Responsable du PAI au Baol.
La structure directionnelle régionale s’appelait « Secrétariat Exécutif Régional » (SER).
Nous réussîmes à installer les premières cellules de quartiers et de villages.

C’est ainsi que le Baol a été représenté par ses fils dans toutes les manifestations nationales de revendication de l’indépendance de notre pays. Nous avons aussi organisé et conduit la bataille du « NON » au Référendum du 28 Septembre 1958 à travers toute la région.
Ce fut une belle occasion d’entrer en contact avec les populations et de diffuser largement le mot d’ordre d’indépendance immédiate.
Le PAI dissout le 1er Août 1960, nous avons décidé de continuer la lutte dans la clandestinité.

Il n’était pas question de baisser les bras, car l’indépendance était loin d’être acquise.
Cette mesure de dissolution du PAI fut la première de toutes celles qui allaient intervenir pour la mise en place des bases de l’Etat néo-colonial qui était l’objectif fondamental de la puissance coloniale et de ses suppôts.
Cette mesure a ouvert la période de répression brutale réservée aux patriotes qui avaient décidé de poursuivre la lutte pour l’indépendance nationale.

On peut rappeler par exemple :
– 20 Août 1960 : Eclatement de la Fédération du Mali ;
– 1er Décembre 1960 : Dissolution de l’Union Générale des Travailleurs d’Afrique Noire (UGTAN) ;
– 1960 – 1961 : rafles, arrestations, procès politiques, etc.… ;
– 17 Décembre 1962 : arrestation de Mamadou DIA et ses compagnons ;
– 03 Mars 1963 : Référendum d’adoption de la Constitution de SENGHOR instituant le présidentialisme néocolonial.

Le Secrétaire Général du PAI, Majhemout DIOP, prit le chemin de l’exil et s’installa à Bamako, capitale de la République du Mali où s’est tenu du 21 au 24 mars 1962 le premier congrès du PAI.

Je poursuivis mon militantisme dans les conditions de la clandestinité en adaptant les structures du parti au Baol à la nouvelle situation en tant que premier responsable de la région et membre du Comité Central du Parti. Une délégation de la région que j’ai dirigée à participer aux travaux du premier congrès du parti à Bamako.

Parmi les 33 camarades du parti sélectionnés pour un stage de formation militaire à Cuba, notre région comptait sept (7) représentants. Je suis revenu de cette formation de Cuba avec le grade de Commandant.

Pour la mise en application de cette décision, la direction du parti avait divisé le pays en cinq (5) zones militaires (Est, Ouest, Nord, Sud et Centre).

Chaque zone était confiée à un Commandant. La zone Ouest (la Région du Cap vert) me revenait, avec la mission d’installer les bases de l’intervention essentiellement axée sur la guérilla urbaine.

J’étais ainsi le commandant de la zone Ouest chargé de la guérilla urbaine.
Malheureusement en raison des dénonciations, des désertions, des arrestations, des divergences idéologiques apparues dans la direction du parti et surtout des pressions des autorités sénégalaises sur le gouvernement malien qui ont abouti à l’expulsion de Majmout DIOP du Mali, la guérilla n’a pas eu un début d’exécution.

Comme sanction de mon militantisme actif, je compte deux (2) arrestations et une révocation de la fonction publique sénégalaise. Les deux (2) arrestations sont intervenues en 1961 et 1962. Elles eurent pour conséquence ma traduction devant un Conseil de discipline qui mit fin à mes fonctions d’Instituteur en prononçant la sanction de révocation de la fonction publique (cf. document joint).

Les divergences au sein de la direction du parti et leurs conséquences dans le fonctionnement de celui-ci amenèrent les Responsables de l’intérieur à convoquer la Conférence nationale rectificative qui s’est tenue le 1er Mai 1967 et a élu un comité central provisoire chargé de la direction.
Le parti en est sorti renforcé et a pu réorganiser ses structures, remobiliser ses militants, préparer et encadrer les événements de Mai 1968.

Il a ainsi pu renforcer ses liaisons avec les masses malgré son déploiement dans la clandestinité.

Mon adhésion au PAI m’a permis de rencontrer et de connaître la théorie du socialisme scientifique et l’arme du marxisme léninisme qui m’ont été d’un apport inestimable dans la conduite de mon militantisme. C’est ainsi que je suis devenu marxiste léniniste et un militant de la gauche. J’y crois fermement et j’entends le rester tant que mon pays continuera d’être sous la domination de l’impérialisme néolibéral et mon peuple sous le joug de l’exploitation capitaliste et néocoloniale.

J’étais également membre du parti politique dénommé : Yoonu Askan wi/Mouvement pour l’Autonomie Populaire qui était l’un des partis de gauche les plus actifs de notre pays. Ce parti a fait fusion avec le PASTEF (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité) dirigé par M. Ousmane Sonko.
Le sens de mon engagement aujourd’hui au sein de PASTEF est étroitement lié à mon parcours politique dont le sens a toujours été et continue d’être la réalisation des conditions d’une libération effective de mon peuple des affres de l’exploitation économique et de l’oppression sociale dont il a toujours fait l’objet.
Aujourd’hui au sein de Pastef, je suis membre du Bureau Politique National, Conseiller Spécial du Président du Parti et Membre Honoraire du Mouvement Maggi Pastef, qui est l’instance des Sages du parti.

Je me réjouis d’avoir été élu par le Peuple comme Parlementaire pour la XV législature et m’engage à être un député au service strict des intérêts de la Nation, pour un Sénégal souverain, juste et prospère. 》

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