Serigne Mayoro Sall est un descendant des Sall de Guédé du Fouta Toro qui avaient transité par Wowlu pour s’installer à Ndia Goureye.
Serigne Mayoro Sall est fils de Goumba Farma Sall qui est lui même un descendant du Prophète Muhammad PSL et de Fama Aïcha Niang.
Au moment de venir chez le Maître Seydi Hadji Malick Sy serigne Mayoro Sall était un savant accompli. Serigne Mayoro Sall était l’homonyme du grand savant serigne Mayoro Niang plus connus sous le nom de serigne Daara Mayoro; ce dernier était aussi le guide spirituel de Serigne Mayoro Sall. Lorsque Serigne Mayoro Niang fût rappelé à Dieu Serigne Mayoro Sall se dirigea vers le marabout de ce dernier qui n’était personne d’autre que Serigne Ahmadou Wade le savant de Nguick Fall. C’est sur ces entrefaites que Serigne Mayoro Sall se rendit à la capitale de la science denommé Ngik pour se mettre à la disposition du Saint Homme Serigne Ahmadou Wade. Au delà d’être un savant Serigne Ahmadou Wade était un saint qui avait la faculté de voir le Prophète Muhammad PSL en état de veille, il est aussi père de Serigne Khalifa Wade qui est le père de Maître Ass Malick Wade avocat à la cour. Serigne Mayoro Sall rencontra le Maître Seydi Hadji Malick dans la cour de Serigne Ahmadou Wade. Serigne Mayoro Sall avait la capacité lui aussi de voir le Prophète Muhammad à l’état de veille, il maîtrisait aussi les sciences les plus complexes de l’époque notamment la science de l’héritage (miiraass).
Serigne Ahmadou Wade était l’un des plus grands savants du Sénégal, le Maître Seydi Hadji Malick Sy venait lui rendre visite assez souvent alors même que le saint homme avait l’âge de son père. La capitale de la science Nguick Fall a aussi vu le Maître Seydi Hadji Malick Sy passer durant ses années d’étudiants.
Serigne Mayoro Sall est l’un des fidèles lieutenants du Maître Seydi Hadji Malick qui jouissait d’une grande renommée au Njambur. Les témoignages s’accordent à dire que Serigne Mayoro Sall s’était décidé à quitter le Njambur sur une recommandation du prophète de l’islam qui lui aurait conseillé (en rêve) d’entamer des études supérieures islamiques. Pour s’exécuter, il choisit alors d’aller s’instruire à Thiouranguene, un village du Kajoor à proximité de Thilmaxa, auprès d’un célèbre érudit nommé Massamba Diéry Dieng.
Après quatre années d’études, il acheva les manuels de fiqh (jurisprudence) et se spécialisa dans l’étude des questions liées à la gestion des patrimoines, notamment le miraas ou répartition des héritages.
Son maitre satisfait lui aurait demandé, au terme de sa formation, de lui amener une botte d’arachide. L’étudiant apporta une grosse botte qui impressionna son maître à qui on attribua cette exclamation : « Oh ! Vaillant homme, lui dit-il, je te félicite après t’avoir transmis tous les savoirs à ma disposition. Maintenant, tu peux retourner à Ndia tout en sachant que tu n’auras plus de corvée à faire le reste de ta vie ».
À partir de ce jour, Serigne Mayoro Sall choisit d’enseigner la science du miraas dans les villages du Kajoor en traitant dans leur place publique les différents cas qui pouvaient arriver les familles endeuillées. Ainsi, réussissait-il à accroitre la curiosité intellectuelle des uns et des autres pour cette matière aussi complexe qu’il avait si bien maitrisée. Cette activité pédagogique lui donna une bonne réputation auprès des Njambur-Njambur.
L’on raconte qu’un jour Serigne Ahmadou Wade rassembla tous ces disciples et leur dis, si j’avais votre âge et que je recherchais un homme capable de m’emmener vers Dieu alors je me tournerai sans hésiter vers le Maître Seydi Hadji Malick Sy. C’est d’ailleurs le savant Serigne Ahmadou Wade qui a placé Serigne Mayoro Sall et tous ses disciples entre les mains du Maître Seydi Hadji Malick Sy.
Serigne Mayoro Sall fait partie de la première génération d’érudits formés par le Maître Seydi Hadji Malick Sy à l’université de Ndiarndé, c’est aussi le Maître qui l’initia dans la Tijanniya et fais de lui son Mukhadam au terme de sa formation.
Lorsque serigne Mayoro Sall voulut épouser la fille de Serigne Ahmadou Wade dénommée Sokhna Fatou Wade, Serigne Ahmadou Wade refusa mais il vit en songe le Prophète Muhammad qui lui demanda d’accepter car il allait avoir un enfant qui allait impressionner le monde avec sa science et ses vertus. Sokhna Fatou Wade fût marié par la suite à serigne Mayoro Sall, l’on raconte aussi que Sokhna Fatou Wade récitait 20.000 Salatul Fatiha par jour c’est lorsqu’elle fut en âge avancé qu’elle a diminué ce chiffre à 14.000 Salatul Fatiha par jour.
Lorsqu’ils eurent leur premier enfant, serigne Mayoro Sall donna le nom sans hésiter au Maître Seydi Hadji Malick Sy malheureusement ce dernier ne vécut pas très longtemps. Il a eu un deuxième fils et à toujours donné son nom au Maître Seydi Hadji Malick Sy, celui ci décéda une nouvelle fois très tôt. Il eu un troisième fils à qui il donna le nom du Maître Seydi Hadji Malick mais ce dernier décéda une troisième fois , c’est là qu’il affirma sans sourciller : « Dans cette maison, si Malick ne s’y promène pas alors personne ne va s’y promener. »
C’est son quatrième fils qui porta le nom du Maître Seydi Hadji Malick Sy, et son septième fils est le savant très réputé dans tout le Sénégal en l’occurrence Serigne Abass Sall.
L’on raconte qu’étant enfant Serigne Abass Sall a rampé et a commencé à boire de l’eau bénite préparée par les soins du Maître Seydi Hadji Malick pour quelqu’un d’autre , lorsque les gens ont voulus le stopper, le Maître leur a demandé de le laisser en précisant que c’est sa chance.
À la veille de sa mort, Serigne Mayoro Sall regroupa ses deux fils ainés pour leur donner ses dernières recommandations : « je confie à Elhadji Sall la gestion de mes biens, champs et domaine. Quant à toi Abbas, je t’exhorte à aller n’importe où parachever et parfaire tes humanités : bul jell bind ». Cette ultime recommandation semble être à l’origine de la constance de l’intéressé dans la quête du savoir islamique et son acharnement dans les études théologiques, juridiques, scientifiques, littéraires.
Par Alphahim Mayoro
